Et si mon doudou m’avait appris à être une bonne formatrice ?
- No Boi
- 2 juil.
- 3 min de lecture
Besoin de sécurité, envie de grandir et un doudou
Je vais te dire un secret : à 37 ans, j’ai toujours un doudou.
Pas un doudou en peluche. Un petit bout de tissu, comme ces pochettes en tulle ou en organza. Ce genre de matière qui fait “frout-frout” quand tu la frotte contre elle-même.
À la base, c’était le rebord d’une couverture bébé. Tu sais, ces vieilles couvertures à l’ancienne, un peu râpeuses, qu’on ne trouve plus que chez les grands-parents. Je frottais ce morceau de tissu contre mon nez, tout en tétouillant ma langue (oui, chacun·e son style). Plutôt pratique comme doudou. Des morceaux de tissu comme ça, on en trouve facilement. Et mes doigts, ma langue… je les ai toujours avec moi. Comme celleux qui ont sucé leur pouce, il a fallu arrêter (parce qu'on est grand maintenant) à la différence que ça n'a pas eu d'influence sur mon pallais donc pas d'obligfation médicale pour arréter.
Bref, aujourd’hui encore, quand j’ai besoin de me poser, de me rassurer, de ralentir… Je viens frotter un bout de tissu (un nouveau tout neuf, pas celui de ma vieille couverture - qui d'ailleurs a été complètement limer-) contre mon nez. Et tout se calme en moi.
On pourrait croire que ça n’a rien à voir avec le fait d’être adulte, responsable, pro, formatrice. Et pourtant… ça a tout à voir.
Parce que ce petit geste anodin, c’est un rappel fort : j’ai besoin de sécurité pour pouvoir avancer. Et ça, je l’ai compris bien plus tard que je ne l’aurais cru.
Le syndrome du diplôme et de la légitimité
Je ne sais pas si tu ressens ça aussi, mais chez moi c’est clair : je fonctionne beaucoup à la validation.
Pas pour plaire à tout prix, mais pour sentir que ce que je fais est légitime, reconnu, que je suis à ma place. C’est pour ça que j’ai été chercher :
-un CAP Esthétique, même si je n’en avais pas besoin pour ouvrir ma première boîte,
-une certification RNCP en coaching,
-une certification Qualiopi pour mon centre de formation.
Pas parce que j’avais besoin de prouver. Mais parce que j’avais besoin de me prouver à moi-même que je pouvais m’appuyer sur quelque chose de solide.
Et aujourd’hui encore, je vois comme cette quête de sécurité guide ma manière d’accompagner les autres.
Je construis pour les autres ce que j’ai d’abord bâti pour moi
Quand je crée une formation, je ne le fais pas pour “cocher des cases”.
Je le fais :
-pour qu’iels sachent où iels vont, étape par étape,
-pour qu’iels aient un cadre clair, humain, bienveillant — dans lequel iels peuvent se déployer.
En fait, j’offre ce que j’aurais aimé recevoir (et ai parfois reçu soyons honnête).
Pas juste des compétences. Mais un socle de confiance. Un espace où l’on se sent capable, à sa place, soutenu·e. Et ça passe aussi par le fait de m’entourer de personnes exceptionnelles — pro et perso confondus — qui me rappellent que je ne suis pas seule, que je suis digne, que j'ai de la valeur.
Avoir un doudou n’empêche pas d’être une formatrice sérieuse
Je n’ai plus honte de ce petit bout de tissu (encore et toujours les remarques des autres que l'on a pu entendre). Comme je n’ai plus honte de dire que j’ai besoin d’un cadre, de reconnaissance, d’un environnement rassurant pour créer, transmettre, évoluer.
C’est même ce qui me rend plus humaine, plus engagée, plus alignée dans mon travail.
Je ne me contente pas d’enseigner une technique — et franchement, je déteste quand on réduit la formation à ça. J'aime connaitre ma.on apprenant.e afin de savoir si je suis la plus à même de lui apporter ce dont ielle a besoin.
Je l’aide à poser des bases solides sur lesquelles iel pourra s’appuyer — dans ton métier, mais aussi dans ton cheminement personnel.
Et toi, c’est quoi ton “doudou” ?
Peut-être que tu n’as pas un morceau de tissu comme moi. Mais si tu prends deux secondes pour y penser… tu verras sûrement que toi aussi, tu as des repères qui te rassurent. Des gestes, des routines, des odeurs, des mots.
Et si on arrêtait d’en avoir honte ?
Parce que c’est souvent dans ce qui nous rassure…… que se cache ce qui nous élève.
PS : Promis, mon doudou ne m’accompagne pas en formation. Il se repose d'avoir veillé sagement sur mes nuits pendant que je veille sur vos compétences 😉
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